Green IT
Sommaire :
Qu'est-ce que le Green IT ?
L'informatique durable ou éco-responsable ou encore informatique verte, éco-TIC, ou Green IT en anglais, peut être définie comme un ensemble de techniques mises en œuvre pour minimiser les impacts environnementaux, mais aussi économiques et sociaux, de l'utilisation de l'IT — IT pour Information Technology, utilisé pour désigner l'informatique de manière générale.
Quelques chiffres
- Pour produire un ordinateur de bureau de 24 kg (écran compris), il faut 1,8 tonnes de ressources diverses (1) :
- 240 kg d’énergie fossile
- 22 kg de produits chimiques
- 1 500 litres d’eau
- L'empreinte énergétique liée à la production d'un écran plat est environ 24 fois supérieure à celle d'un écran cathodique ! (2)
- L’empreinte carbone globale d’un poste de travail récent (ordinateur de bureau + écran) est de l'ordre d'une tonne équivalent CO2. (3)
- Sur son cycle de vie (fabrication et utilisation), un ordinateur a une consommation égale à celle d'un réfrigérateur, pour un cycle de vie cinq fois plus court. Et 75 % de l'énergie est utilisée pour sa fabrication, contre 4 % pour le réfrigérateur. (4)
- Si on considère les déchets indirects liés à l’extraction des matières premières, à la production, au transport, à la distribution, etc (5) :
- Un ordinateur portable classique de 2,8 kg génère un total de 434 kg de déchet
- Une puce électronique de 0,09 g génère quelques 20 kg de déchets indirects !
- En Belgique, il faudrait utiliser un ordinateur pendant 22 ans pour produire autant d'équivalent CO2 qu'il n'en a été produit lors de sa fabrication en Asie ! Et en France, ce chiffre grimpe à 70 ans...
- Fabriquer un ordinateur portable Apple Mac Book émet 90 fois plus de CO2 que 1 an d’utilisation en France.
Fabriquer des équipements informatique exige d'importantes quantités de ressources et génère de grandes quantités de CO2
Or le nombre d'ordinateurs personnels ne cesse d'augmenter : une étude publiée en juin 2007 par le cabinet Forrester en prévoyait 1 milliard pour 2008 et 2 milliards pour 2015. Il faut y ajouter les nouveaux objet numériques que sont les tablettes et les smartphones dont la croissance est très importante : selon une récente étude de IDC, la vente de smart connected devices — PC, tablettes et smartphones — devrait atteindre 1,1 milliards en 2012 et 1,84 milliards en 2016 !
Au vu de ces chiffres astronomiques, on comprend aisément que les enjeux environnementaux sont de taille... D'autant que du côté de l'Internet et des data centers, la question de l'énergie consommée est également sur la sellette :
- La puissance électrique nécessaire pour faire fonctionner un des plus important data centers de Google, situé à Dalles dans l'Oregon (USA), est estimée à 103 MW.
- Ainsi, pour 2010, on estime la consommation totale des data centers dans le monde entre 1,1 et 1,5 % de la consommation mondiale d'électricité, soit +/- 240 milliards de kWh (6). Cela couvrirait plus de 3 fois la consommation électrique de toute la Belgique...
- Pour alimenter en électricité tous ces data centers — sur base de la consommation de 2010 —, il faudrait plus de 10 fois la centrale nucléaire de Tihange et ces 3 réacteurs qui produisent +/- 23 milliards de kWh par an.
- Une étude de Greenpeace qui date de mars 2010 fait état d'une croissance de la consommation électrique des data centers et des réseaux de télécommunication : en 2020 elle atteindrait près de 2000 milliards de kWh pour l'année !
Comment agir ?
« L’électricité représente 10% du budget des DSI — DSI pour Direction (ou Département) des Systèmes d'Information, autrement dit, le service informatique d'une entreprise. La facture électrique des ordinateurs (sur leur durée de vie) est désormais supérieure au coût d’achat. Consommer moins d’énergie signifie faire des économies et rejeter moins de CO2. La pression des consommateurs pousse aussi les entreprises à adopter une véritable stratégie de développement durable. »
Euan Davis, expert green IT chez Forrester — Source : greenIT.fr
Si promouvoir la réduction de la consommation électrique liée aux équipements informatique, tant dans les entreprises que chez les particuliers, est certes un objectif louable, une autre mesure bien plus radicale peut être exploitée : prolonger le durée de vie de ceux-ci !
Dans une optique de préservation des ressources, le prolongement de la durée d'utilisation du matériel informatique est de loin un levier majeur
En effet, « la production d’un ordinateur reconditionné coûte infiniment moins cher en énergie que celle d’un ordinateur neuf ; elle ne nécessite aucun recours à des matières premières ni de matériaux dangereux ou polluants ; elle prolonge le cycle de vie de la machine et réduit ainsi la production de déchets. » (1)
Un usage modéré et réfléchi des multiples services en ligne, accessibles aujourd'hui via ce que l'on nomme poétiquement l'informatique dans les nuages ou cloud computing, sera une autre mesure efficace de réduction de l'empreinte écologique de notre vie numérique.
Il conviendra également de s'interroger sur l'inflation des ressources nécessaires pour certaines tâches courantes telles qu'écrire une lettre dans un traitement de texte. D'après un calcul de Frédéric Bordage, en un peu plus de 10 ans, les ressources nécessaires pour écrire un texte avec Office 2010 Pro (comparativement à Office 97) ont été multipliées par 20 (CPU), 43 (mémoire vive) et 16 (espace disque). Et force est de reconnaître que les prérequis matériels pour faire fonctionner Windows, le système d'exploitation dominant sur nos PC, ont également subis une croissance vertigineuse : Windows 7 nécessite 15 fois plus de puissance CPU que Windows 98, 85 fois plus de mémoire vive et 68 fois plus d’espace disque... (7)
Et l'on peut constater une inflation similaire pour bon nombre d'applications chez la plupart des éditeurs ! La recherche d'une certaine sobriété sera dès lors un des piliers de la lutte contre l'obsolescence programmée et, en la matière, les logiciels libres seront très certainement un choix à privilégier.
Notre approche
Au BureauB, nous avons résolument fait le choix de promouvoir à la fois le réemploi des ordinateurs et l'utilisation des logiciels libres. Cela nous apparaît actuellement comme le meilleur des choix possibles. Tant pour la sauvegarde de l'environnement et la préservation des ressources naturelles que pour la relocalisation d'une économie centrée sur l'humain. Un économie empreinte de valeurs éthiques fortes où le partage des savoirs a droit de cité et où chacun peut participer.
La survie du monde dans lequel nous vivons nous appelle à des changement radicaux et nous avons fait le choix d'être acteur de ceux-ci. Alors rejoignez-nous et goûtez aux plaisirs que procurent l'utilisation des logiciels libres dans la lutte contre l'obsolescence programmée. Car le plus extraordinaire dans le monde du Libre, c'est qu'à l'inverse du diktat d’uniformisation qu'impose le consumérisme, chacun pourra y façonner chaussure à son pied en exprimant toute sa personnalité !
Liens
Liens externes :
- greenIT.fr, le blog de référence sur le Green IT
- EcoInfo, le site d'un groupe de travail du CNRS (France)
- Chronique de l’électronique — L’Art d’éco... consommer n°62 - Dossier sur écoconso.be
- Informatique durable — Wikipédia
Notes :
- In «Livre Blanc sur le reconditionnement des ordinateurs» de Renaissance Numérique – page 31
- In «Rapport TIC et développement durable» — Rapport ministériel français — page 23
- 1015 kg eq. CO2 d'après l'article de Frédéric Bordage de greenIT.fr
- In «Le réemploi du matériel informatique» — OTeN.fr — Note de synthèse — Rédigé par Frédéric Bourguignat, publiée le 16 juin 2008
- C'est aussi ce que l'on appelle le «sac à dos écologique» — In «L'obsolescence programmée, symbole de la société du gaspillage Le cas des produits électriques et électroniques» — Rapport du Cniid et des Amis de la Terre, paru en 2010 — page 5
- Voir la 2ème partie de l'article «Pourquoi éteindre mon ordinateur ? Cela ne sert à rien !...»
Pour les chiffres sur la consommation totale des data centers, voir l'étude de Jonathan Koomey «Growth in Data Center Power Use 2005 to 2010» - Voir l'article «Logiciel : la clé de l’obsolescence programmée du matériel informatique» de Frédéric Bordage sur greenIT.fr ainsi que «De Windows 95 à Windows 7» d'Eric Drezet sur ecoinfo.cnrs.fr